Saviez-vous que… Socrate avait une technique pour démasquer la prétention.
Comment reconnaître une personne prétentieuse ? C’est simple, il est toujours convaincu d’avoir raison. Et les prétentieux ne manquaient pas à Athènes. Socrate, lui, abordait son interlocuteur et lui avouait son ignorance. La célèbre formule socratique “Je sais que je ne sais pas” est le préalable à toute confrontation. Si vous êtes convaincu de savoir quelque chose, pourquoi vous remettre en question ?
Socrate a laissé parler son interlocuteur, l’a écouté attentivement et lui a ensuite posé une question simple : “ti esti ?” (Qu’est-ce que c’est ?). Cette question toute simple, apparemment anodine, inoffensive, a réussi à briser toute rhétorique. On a beau parler de justice, de bien, de richesse, d’honneur, de mort, mais qu’est-ce que c’est ? Grâce à cette question, les préjugés, l’arrogance, la vanité sont sortis les uns après les autres.
Mais ce qui intéresse Socrate, c’est la recherche, par le dialogue, d’une vérité à laquelle son interlocuteur doit parvenir par lui-même. “Je n’ai jamais été le maître de personne, mais s’il y a quelqu’un qui, lorsque je parle, veut m’écouter, je ne l’ai jamais refusé.
Que vous dit Socrate ? Je ne suis pas un maître, je ne me sens supérieur à personne, j’accepte la confrontation avec n’importe qui, quel que soit mon interlocuteur : riche ou pauvre, ignorant ou cultivé. Je crois au dialogue et le dialogue était pour Socrate l’essence de la philosophie, de la pensée.
Le mot lui-même vous le dit : dialogue vient de “dia” qui signifie “au milieu de” et de “logos” qui signifie “pensée/raison”. Le dialogue signifie que la raison n’est jamais d’un seul côté, qu’elle n’est pas le monopole de telle ou telle faction, que si quelqu’un est convaincu a priori de détenir une vérité absolue, cette personne ne dialogue tout simplement pas avec vous et ne pense pas. Socrate, lui, voulait faire réfléchir les gens, ce qui lui valait la haine de la classe dirigeante. Il stimulait le doute et le sens critique chez ses interlocuteurs, il les poussait à se poser des questions constantes. C’est tout. Était-il dangereux ? Apparemment oui, puisqu’on voulait le tuer pour cela.
[G. Middei, alias “Professor X”]
Source: https://www.facebook.com/photo?fbid=804230647737376&set=a.655388085954967
Version italienne: https://blog.cancellieri.org/su-socrate-e-il-dialogo-socratico-di-g-middei-alias-professor-x/